Mythologie de Ataun

Les proverbes anciens comme “Izena don guztie omen da…” (On dit que tout ce qui porte un nom existe) ou “Direnik ez da sinistu behar, ez direnik ez da esan behar » (Il ne faut pas croire qu’ils existent, il ne faut pas dire qu’ils n’existent pas) démontrent la croyance des habitants d’Ataun en la mythologie ; cette question a en effet une grande importance dans le village.

Les habitants vivent de l’agriculture et de l’élevage depuis des temps immémoriaux et, en conséquence, le village est à la merci de la nature. De ce fait, la légende a toujours été un moyen de comprendre l’environnement, d’affronter les processus naturels et les dangers ou de s’en protéger ; elle sert, en l’absence d’autre explication, à apaiser ou à motiver le peuple.

Il est vrai que le village offre un environnement idéal pour cela, à travers ses montagnes, grottes, dolmens et autres. Appartenant à la tradition orale, les légendes ont parfois demeuré inaltérées durant de longues années, et parfois, en revanche, elles ont été profondément modifiées par le bouche à oreille : changement de nom, d’emplacement, etc. Par conséquent, les légendes sont à la fois locales et universelles. Or, dans un monde de nouvelles technologies et d’industrialisation, à mesure que l’habitude de se raconter des histoires s’est perdue, le fil a été rompu dans la grande majorité des lieux que nous connaissons.

A Ataun, en revanche, Joxemiel Barandiaran fit un effort colossal pour qu’il n’en fût pas ainsi. Il offrit son trésor au peuple en couchant sur papier la tradition orale, afin que les croyances ancestrales puissent perdurer. C’est grâce à ce travail que nous connaissons aujourd’hui de nombreux lieux et histoires mythologiques d’Ataun, qui sont présentés chaque année à travers la représentation de l’Arrivée des Jentil (Jentilen Etorrera), à l’occasion des fêtes de la San Martín.

ARRIVÉE DES JENTIL

  • “Le monde magique recueilli par Joxemiel Barandiaran, représenté par les habitants d’Ataun”.C’est ainsi que se définit l’arrivée des jentil, d’après l’un de ses créateurs. Ce projet mettant en scène les Jentil apparut en 1981 dans le but d’attirer les gens aux fêtes du quartier de San Martín. En effet, on appelle souvent « jentil » les habitants d’Ataun et d’Aia et, en outre, le village regorge d’histoires sur les jentil. Mais ces derniers ne sont pas les seuls protagonistes : seigneurs des bois, sorcières de Sanmartintxiki et autres lamia sont aussi de la partie.

    Arrivée des JentilArrivée des Jentil

    Chaque année, une légende située aux environs d’Ataun est racontée, afin de faire connaître les différents personnages et de plonger le village dans le monde de la mythologie. Ainsi a-t-on raconté l’histoire du dernier jentil, celle du drap doré de la ferme Agerre, la légende de Torto de Muski, le secret du blé, l’histoire de la jeune fille d’Arbeldi qui tomba dans la grotte d’Agaramunda et bien d’autres encore. Le dimanche des fêtes de la San Martín (11 novembre), à six heures du soir, on allume des feux dans la montagne et on éteint l’éclairage public, pour faire place à un spectacle qui unit passé et présent. Les jentil sont arrivés au village. De la place San Martín sortent le maire, le curé et le gendarme en représentation du peuple ; un crieur à leur tête, ils rejoignent à Iztator les jentil, sorcières et autres personnages provenant de Jentilbaratza et présentent un spectacle dans la salle polyvalente d’Auzoeta.